La Diane (Zerynthia polyxena Denis & Schiffermüller, 1775)
La Diane, famille des Papilionidae, vole en Provence en une seule génération de fin mars à fin mai et fréquente préférentiellement les prairies mésophiles, les bords de cours d'eau, les clairières, les endroits humides dans la Garrigue et les bordures de zones cultivées où de petites populations vivent très localisées. Dans le Midi sa plante privilégiée est l'Aristoloche à feuille ronde (Aristolochia rotunda). La chenille juste éclose part à la recherche d'une fleur d'Aristoloche pour s'y abriter et s'y nourrir de l'intérieur de la fleur.
La chenille mature s'oriente, puis se dirige vers une touffe d'herbe dense, dans laquelle elle tisse un filet de soie lâche. Au bout de trois jours, la métamorphose commence. Pour la première fois est filmé comment la chrysalide se tortille énergiquement et fait glisser la ceinture de soie jusqu'à la brosse en forme de crochets à l'extrémité de sa tête. Un deuxième tour suit, unissant les deux fils de soie, sécurisant ainsi la chrysalide à sa brindille. Ce comportement de la chrysalide n'est connu que du genre Zerynthia. Au printemps suivant le papillon émerge.
Bien que la Diane figure sur la liste rouge des papillons protégés de France, les lieux sauvages où se déroule le cycle de vie de ce papillon ne le sont pas et sont malheureusement en danger dans le Midi et diminuent chaque année. Il est essentiel de préserver les habitats de l'Aristoloche à feuille ronde dans notre belle campagne Provençale pour protéger la progéniture de ce magnifique papillon emblématique aux allures exotiques.
Le dynamisme de l'univers des Zerynthias
(Zerynthia rumina et Z. polyxena)
Un extrait du documentaire sur la vie de la Proserpine (Zerynthia rumina) dans son biotope sec et la Diane (Zerynthia polyxena) dans son biotope humide. Leur cycle de vie à partir de l'accouplement jusqu'à l'éclosion de ces magnifiques papillons ont été suivi.
Un croisement inter-spécifique a été photographié au printemps 2004. Les feux de forêts dévastatrices de l'année précédente ont créé des couloirs entre les biotopes secs et humides que certaines femelles ont explorés, passant par le biotope de l'autre espèce.